Le site mis à jour pour le 3e festival

  La grille horaire du 2e festival est en ligne
plan de Brest
4 invités  
 
 
     
 
 

les thématiques

L’éventail de la production radiophonique est immense. Des heures et des heures d’émissions, des variations entre des genres ô combien différents (de la dramatique radiodiffusée aux créations sonores, en passant par les directs et les impromptus), pour un constat : la radio est d’abord un lieu d’invention. C’est ce qui en fait certainement son attrait : l’écoute au quotidien, à condition de bien vouloir emprunter tous les chemins radiophoniques — il n’y a pas que le journal de 13 heures ! — est semée de surprises : quoi de commun entre une petite forme sur un thème qui peut s’avérer au départ fantaisiste ou abscons — le bruit des pierres par exemple —, un reportage sur les bateliers en France et une traversée de la route 66 aux États-Unis — Marie-Hélène Fraïssé sur France Culture, été 2002 —, à part peut-être ce surgissement du monde là où on ne l’attendait pas. Car la radio, telle que nous l’entendons, emporte l’auditeur, le prend au dépourvu, lui assigne une confrontation à des univers. Un moment de captation de l’attention par surprise : c’est ce qui en fait peut-être son premier attrait et tout son intérêt.

Organisées autour d’une thématique principale — Finisterres-territoires l’an dernier, le bleu cette année — les séances d’écoute feront place à deux autres sections : Mémorables et Répertoire.

Une thématique principale (7 heures) :
le bleu

 

Chaque année, la thématique permet d’aborder un thème, à travers des mises en ondes différentes, des regards subjectifs, de possibles croisements. En jouant sur les formes et les formats, en mêlant reportages, fictions et moments sonores aux catégories indéfinissables, cette section souhaiterait inciter l’auditeur à se laisser bercer d’illusions ou, au contraire, à se déprendre des réalités toutes faites.

Bleu : a-t-on jamais capté la couleur sur son poste de radio ? La thématique de cette seconde édition peut donc sans doute surprendre par son abstraction. Pourtant, très prosaïquement, pas d’émissions de radio sans " bleus " : de façon invisible pour l’auditeur, le bleu lie entre elles les bandes magnétiques enregistrées puis découpées par le réalisateur en plages séparées. Mais de l’autre côté du poste, la radio, qui dit et invente le monde, doit aussi dire ses couleurs. Couleur préférée de la moitié des Européens, couleur souvent valorisée associée à la paix, la fraîcheur, l’infini, le bleu est aussi onirisme, évasion, nostalgie. C’est dire la diversité des émissions, traversées de strideurs ou de silences, qui se colorent en bleu. Ce sont toutes les nuances du bleu que cette thématique s’efforcera d’explorer par l’écoute et l’imaginaire, des jeans à la mer, du blues à l’amour pour faire de Brest, le temps d’un festival, une ville bleue.

Comme l’an dernier ce sont les ressources de l’INA, celles des radios associatives et étrangères que nous allons explorer pour mettre au point la programmation.

Deux sections pour une mémoire de la radio

Mémorables
(1 heure 30) :

Le début des années 1960, archives sonores de l’Ina

 

Il ne s’agit pas ici de verser dans le mythe d’un quelconque âge d’or de la radio, ni dans une rétrospective de ce qui s’est fait. Le comité d’histoire de la radiodiffusion, créé en 1981, est bien présent pour garder " le temple ".

Un rappel cependant : en France, les années 20 voient naître les premières stations de radio ; la première à émettre est la station de la Tour Eiffel, station de l’armée qui, en plus des transmissions télégraphiques, retransmet des bulletins météo et des concerts. D’autres stations se créent dans la foulée (Radiola, Le Poste parisien, Paris PTT). Des formes naissent tandis que l’écoute de la radio sort peu à peu du petit monde des seuls bricoleurs de génie. Les premiers hommes de radio, généralement anciens comédiens ou artistes, inventent ce métier nouveau et sont à l'origine des premiers journaux parlés, des premiers reportages sportifs en direct, des premiers jeux, débats ou feuilletons radiophoniques et des premières publicités radiodiffusées. Bref, tout ce qui fait la radio du XXIe siècle a été inventé par ces pionniers.

Retour dans cette section sur un passé de quarante ans. Après la fin des années 1940, évoquée en archives lors du dernier festival, d’autres " années radiophoniques " vont nourrir nos oreilles de sons et de voix du passé.

Une évocation du début des années 1960 à travers actualités, débats, discours, émissions : des fragments sonores d’une époque pour décrire une société en pleine transformation. 1960 : le spectre de la deuxième guerre mondiale s’est éloigné ; au cœur des 30 glorieuses, la France du Général connaît cependant les affres de la guerre froide et le dénouement dans la douleur des " événements " algériens. C’est aussi la fin d’une certaine France rurale gagnée par la modernisation. Le paysage social et culturel se recompose autour de l’urbanisation croissante où l’on sent déjà les prémices de la contestation.

Comme l’an passé, ces courtes pièces sonores seront programmées à la manière des courts-métrages en début de chaque séance d’écoute.


Répertoire
(1 heure)

séance samedi 4 décembre 17h-18h et rediffusion à l'ESAB dimanche 5 à 18h15

 

Il existe une mémoire collective de la radio, partagée par les auditeurs d’un temps où le poste avait peut-être plus de place au quotidien, mais aussi par les plus jeunes pour qui des titres d’émissions mythiques reviennent de temps à autre, sans qu’il soit possible d’imaginer ce que furent ces moments de radio. Du moins pour les émissions disparues comme Les maîtres du mystère, Ménie Grégoire répond aux auditeurs, L’oreille en coin... D’autres émissions ont traversé le temps et l’histoire des ondes, pour devenir des " indéboulonnables " de nos grilles au prix de quelques changements (de fait, " Le jeu des mille francs " a dû lui aussi passer à l’euro tandis que Le masque et la plume a vu se succéder des générations de critiques).

Il est temps d’ouvrir le grand répertoire de la radio à la découverte d’émissions de référence disparues et des débuts d’autres programmes plus familiers : disputes homériques de Jean-Louis Bory et Georges Charensol, frissons et suspens de la grande époque des feuilletons, Lucien Jeunesse jeune contant avec emphase la France pittoresque des villages avant les questions érudites...

Une séance d’une heure faite d’extraits de ces émissions.

(R)onde de nuit, une nuit de la radio

 

vendredi 3 décembre 22h30 - 1h30

Se laisser surprendre par la nuit. Une nuit radiophonique, un bric-à-brac d’émissions qui n’ont parfois jamais été diffusées, un télescopage des thèmes et des écoutes. Quelques heures d’un bouillonnement d’une radio improbable.

L’expérience de 2003 a prouvé que le public avait été intéressé et parfois conquis par cette première expérience en continu qui faisait alterner des variations radiophoniques (dans la forme et sur le fonds). Un méli-mélo de quinze morceaux choisis naviguant entre fictions sporadiques et atmosphère radiophonique aux formes rétrécies. L’enchantement d’un flux plein d’aspérités, avec une large place faite aux productions des radios associatives et des ateliers (École Supérieure de Journalisme de Lille, École Louis-Lumière, filière son).

C’est cette expérience d’une nuit radiophonique que nous reconduisons cette année.

     
   




la fiction à la radio : une journée au Quartz

La fiction radiophonique joue avec les mots, transforme l’écriture en sons, fabrique des décors-espaces sonores, des personnages qui n’existent pour nous que par leur voix, leurs soupirs, leur élocution. La fiction à la radio fonde des univers qu’il ne nous est pas si courant d’entendre.

Lors de la première édition du festival de la radio et de l'écoute, la fiction radiophonique n'avait que peu de place. Pour la deuxième édition, nous avons donc souhaité, avec le soutien de France Culture, de l'Ina et de la SACD (société des auteurs compositeurs dramatiques), de lui offrir un plus grand espace grâce à l'accueil que nous offre le Quartz.

La présence de la fiction radiophonique se déclinera en trois moments le samedi 4 décembre 2004 au petit théâtre du Quartz.
Entrée libre dans la limite des places disponibles

Un programme d’écoute pour le jeune public

Habitués aux images qui peuplent leur quotidien, les enfants sont beaucoup moins familiers de la radio. Comme il existe des auteurs pour la jeunesse, il existe des émissions de radio pour la jeunesse (notamment sur France Culture tous les mercredis) ; des histoires écrites et mises en ondes qui les entraînent dans des univers à leur mesure.

En amont du festival et de cette séance spéciale, nous travaillerons avec cinq classes de Brest et des environs, dès la rentrée 2004. Il s'agit de proposer aux élèves une initiation à l'écoute et au choix critique. Chaque classe devra choisir sa fiction préférée parmi cinq œuvres proposées et, au final, le jury élargi que constituent ces cinq classes élira une seule fiction. C'est celle que nous diffuserons lors de notre séance du samedi matin du festival. Ce même samedi matin (4 décembre) une fiction pour le jeune public sera enregistrée en public par France Culture, en présence de l'auteur (Jean Rouaud) qui pourra ainsi discuter avec les enfants. Suite logique au travail d'écoute mené par les classes, celles-ci passeront peut-être à l'écriture et à la réalisation d'une fiction radiophonique après le festival.
Cette séance sera bien entendu ouverte aux enfants ne faisant pas partie des classes impliquées.

 

La création radiophonique policière de 1950 à nos jours

samedi 14h - 16h
La fiction radiophonique a connu son heure de gloire dans les années 1950 et 1960. Elle prend alors le plus souvent la forme du récit policier, empruntant certains éléments au roman noir, au roman-feuilleton, à l’espionnage ou au fantastique. La mémoire collective a retenu la série de Pierre Billard, diffusée sur Paris Inter puis France Inter de 1952 à 1974 sous le nom des Maîtres du mystère. Mais la prédominance de la télévision a tari le genre. La fiction est néanmoins toujours présente sur les ondes, Radio France en assurant l’essentiel de la diffusion. Jean Larriaga, président de la commission radio de la SACD, propose de faire connaître un genre toujours d’actualité, en présence de Pierre Billard, producteur de l'émission culte.

 
 

Une fiction enregistrée au Quartz

samedi à partir de 20h
L’expérience de la première édition nous a convaincus de renouveler cette soirée exceptionnelle : sur la scène du petit théâtre, des comédiens, un bruiteur, des techniciens nous feront vivre la création d’une fiction en public. Le texte, Toccata de Stéphanie Masson, sera mis en ondes par Blandine Masson pour France Culture et diffusé ultérieurement sur la station.

Entrée libre dans la limite des places disponibles

     
   




un débat à l'Université de Bretagne occidentale

Nous avons tous en mémoire ces moments de la vie où l’on commence à prendre son autonomie radiophonique, où l’on ne satisfait plus des émissions écoutées en famille, des stations choisies par d’autres. Alors, seul dans sa chambre, commence l’exploration des fréquences. Touchant à l’intime, participant de la construction de soi, il y a souvent une difficulté, une pudeur des jeunes à dire quelles radios ils écoutent. Or la radio est leur media préféré. Au-delà des clichés nous présentant des jeunes forcément écervelés n’écoutant que des radios stupides pour de mauvaises raisons, le festival souhaite renouveler son partenariat avec l’Université de Bretagne Occidentale pour envisager les rapports entre les jeunes (adolescents, étudiants) et la radio dans le cadre d’un débat où se confronteraient les points de vue de sociologues, historiens, auditeurs et hommes de radio.

Parmi les invités prévus, citons notamment Hervé Glévarec, chercheur au C.N.R.S., qui travaille actuellement sur ce thème et analyse la radio comme " espace d’identification, de socialisation, d’apprentissage " pour les jeunes".. Débat animé par Emmanuel Laurentin.

 

les productions des radios associatives et des particuliers : un panorama

 

La première édition du festival avait essayé de s'ouvrir à la production radiophonique qui n'émanait pas des principales institutions de création et de diffusion (Radio France et l'Ina, en particulier). Des travaux d'école (ceux de la MST Image et son de Brest, de l'École Louis-Lumière filière son à Paris, de l'atelier radiophonique de l'École Supérieure de Journalisme de Lille), de collectifs (Ouïe Dire, La Muse en circuit), des documentaires de radios associatives (Radio Grésivaudan, Radio Grenouille) avaient contribué à diversifier la programmation des 70 pièces sonores présentées.

Nous souhaitons plus que jamais faire le pari de la diversité radiophonique et sonore. C'est pourquoi, nous avons entrepris un premier tour téléphonique des quelque 400 radios associatives françaises. Le but : recenser ce qui se fait et tenter d'établir une cartographie de la production radiophonique en France aujourd'hui ; permettre au public du festival, grâce à la programmation de certains morceaux, d'accéder à la diversité des formes du langage radio ; initier chez certains acteurs du champ radiophonique associatif, si cela est possible, une dynamique visant à promouvoir la création du documentaire et de la fiction.

Sensibles aux singularités de l'espace radiophonique - nous animons, chaque semaine, sur Fréquence Mutine (Brest), un magazine, Marx et ses ferrailleurs -, nous ne voulons, ni nous enfermer dans une mystique d'un " art radiophonique " (existe-t-il d'ailleurs ?), ni verser dans l'irénisme d'un " tout se vaut ". La deuxième édition du festival espère, plus que jamais, refléter les variations du paysage radiophonique hexagonal (pour le moment).

 
     
  longueur.ondes@free.fr